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ISBN: 9782701195056
Festins, ripailles et bonne chère au Grand Siècle
Nous connaissons le destin tragique de Vatel, cuisinier malheureux du Roi-Soleil, mais l'histoire des festins, du goût et de la convivialité de tout un chacun au siècle de Louis XIV restait à écrire. Cet ouvrage nous installe aux tables de fête, nous décrit les mets préférés des Français et les coutumes de table, de celle du roi à celles des noces villageoises. Qu'entend la population du Grand Siècle par « faire bonne chère » ? Où, quand et comment les festins se déroulent-ils dans la France des premiers Bourbons ? Et, surtout, que nous révèlent, sur le fonctionnement de la société française du XVIIe siècle, les pratiques de la bonne chère et les discours favorables ou hostiles qu'elles génèrent ? Les visages de la bonne chère et des plaisirs de table sont innombrables : ce sont ceux des vingt millions de Français et non des seules élites repues, ce sont des visages masculins et féminins, ceux d'enfants, d'adultes et de vieillards, de catholiques et de protestants plus ou moins dissemblables dans leur rapport à la bonne chère, de libertins et de (faux) dévots, même parfois ceux des « sauvages » de Nouvelle-France à la fois si loin et si proches.
La pratique de la bonne chère est avant tout un rapport à l'autre, et à soi, une histoire de corps, celui parfois grotesque des romans comiques ou naturellement corpulent des marchands de bouche, celui du teint frais et printanier de l'individu en bonne santé au corps souffrant du goutteux. Aborder les cultures alimentaires du XVIIe siècle par et pour elles-mêmes à partir des visages de la bonne chère, autrement dit comprendre comment la définition et l'expression du bien boire et du bien manger ensemble contribuent à la construction des identités – sociales, sexuelles, générationnelles, religieuses, provinciales ou nationales –, permet d'aborder non seulement l'histoire de la (grande) cuisine mais aussi de celle d'un pan essentiel de la culture d'Ancien Régime.